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Première exposition personnelle d'Aurélien Dougé présentée par Andata.Ritorno — Laboratoire d'art contemporain à Genève (CH) en mai 2024. L'exposition comprend une série de performances, conçues en collaboration avec la danseuse Sonia Garcia et le créateur sonore Rudy Decelière, faisant évoluer le dispositif tout au long de sa programmation.


Conception, fabrication des oeuvres et performances : Aurélien Dougé ; En collaboration avec : Rudy Decelière, Sonia Garcia ; Production : Inkörper (Genève) ; Chargée d’administration : Mélinda Quadir ; Soutiens : Ville de Genève, Loterie Romande, Fête de la Danse Genève, Fondation suisse des artistes interprètes SIS, Action Intermittence – Fonds d’encouragement à l’emploi des personnes salariées intermittentes genevoises (FEEIG) ; Remerciements à : Julie Allard, Joseph Farine, David Gallard (PhotoRotation), Oscar Michal, Mélinda Quadir, Denise Wenger et aux ouvriers pour les pavés récupérés sur les chantiers de voiries ; Soutiens aux tournées : Pro Helvetia - Fondation suisse pour la culture, République et canton de Genève, Corodis.




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Mai 2024 — Andata.Ritorno, Genève (CH)



Performeur, chorégraphe et artiste visuel, Aurélien Dougé travaille les relations primaires entre corps, espace et matière pour opérer entre eux un acte de remédiation à l’heure où les crises écologique et attentionnelle menacent le monde de sombrer dans l’indifférence. Ses pièces – installations activables, performances scéniques ou protocoles d’action – ouvrent l’espace d’un vide potentiel dans lequel le moindre événement, le moindre élément concentrent toute l’attention. Ce retour à l’irréductible se traduit dans un style post-minimaliste marqué par le dépouillement et la sobriété, l’emploi de matières et matériaux basiques (pierre, bois, papier, paraffine, sel, charbon, glace, cuivre, coton, etc.) et de formes simples (ligne droite, cercle, quadrillage, etc.) qui neutralisent les effets du spectaculaire. Cette économie de moyens ouvre l’espace d’une représentation contrastée, celle de corps forts et fragiles à la fois, qui mettent en tension la sensation brute et le geste délicat.
    Accompagné ou non de complices, Aurélien Dougé déroule des partitions d’actions concrètes qui tranchent avec l’abstraction de l’ensemble, elle-même redoublée par les sons suspendus dans lesquels il baigne. Engagés dans des dramaturgies inscrites dans un temps long, de plusieurs heures à plusieurs jours, les perceptions, les espaces et leurs circulations y évoluent lentement, organisées autour de la transformation de la matière et des états de corps, voués à l’épuisement. Par la répétition de gestes simples et la langueur de leur exécution, Aurélien Dougé installe un rapport critique au temps productif au sein duquel ces multiples processus plastiques se manifestent dans toute leur gratuité. En réponse à l’urgence climatique et aux injonctions néolibérales à tout accélérer, il ouvre un interstice de latence où le ralentissement étire la durée jusqu’à faire perdre conscience du temps. Dans cette traversée contemplative, le public se fond dans l’épure d’une rencontre avec un monde à découvert, là où tout peut prendre forme, là aussi où tout menace de disparaître. — Florian Gaité.

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© Olivier Miche