Aux lointains

Pour écrire Aux lointains, Aurélien Dougé entreprend des marches au Japon et dans les Alpes suisses. Ces traversées solitaires font naître une attention portée aux trajectoires, aux gestes ordinaires, aux micro-événements qui échappent habituellement au regard. De cette matière patiemment recueillie émerge un solo suspendu, où le corps fait résonner, transforme et relie les fragments d’une expérience du paysage et du temps.


Spectacle, 2024
Durée : 50min

Conception, dispositif et interprétation :
Aurélien Dougé
Chorégraphie en collaboration avec :
Cindy Van Acker
Création sonore :
Rudy Decelière
Lumière en collaboration avec :
Luc Gendroz
Régie lumière :
Mansour Walter
Diffusion :
Bureau Ledou (Clémence Faravel, Lola Serre) en collaboration avec Tristan Barani
Administration :
Mélinda Quadir-Mathieu
Production :
Inkörper
Coproduction :
Pavillon ADC ; La Bâtie – Festival de Genève ; Le Lieu Unique – Scène nationale de Nantes ; Cndc Angers ; Centre des Arts de Genève
Soutiens à la création :
Département de la culture de la ville de Genève ; Ernst Göhner Stiftung ; FEEIG – Fonds d’encouragement à l’emploi des personnes salariées intermittentes genevoises ; Fondation Leenaards ; Fonds Mécénat SIG ; République et canton de Genève ; Pro Helvetia – Fondation suisse pour la culture
Accueils en résidence :
CN D – Centre national de la danse Pantin ; Cndc Angers ; La vie brève – Théâtre de l’Aquarium ; Le CENTQUATRE – PARIS ; Le Lieu Unique – Scène nationale de Nantes ; Le Pacifique – CDCN Grenoble Auvergne-Rhône-Alpes ; Pavillon ADC
Soutiens à la diffusion :
Pro Helvetia – Fondation suisse pour la culture ; République et canton de Genève ; Corodis
Carnets de création :
Dossier de presse :
30 août – 3 sept. 2024
Pavillon ADC / La Bâtie – Festival de Genève (CH)
27 – 28 nov. 2024
Atelier de Paris CDCN / CCS «on tour», Paris (FR)
25 mars 2025
Le Lieu Unique, Nantes (FR)
28 mars 2025
Cndc - Festival Conversations, Angers (FR)

Pour écrire Aux lointains, Aurélien Dougé entreprend des marches au Japon et dans les Alpes suisses. Ces traversées solitaires font naître une attention portée aux trajectoires, aux gestes ordinaires, aux micro-événements qui échappent habituellement au regard. De cette matière patiemment recueillie émerge un solo suspendu, où le corps fait résonner, transforme et relie les fragments d’une expérience du paysage et du temps.

        Sur un plateau dépouillé, le danseur déploie une partition chorégraphique rigoureuse, presque topographique. Porté par les vibrations d’un orgue positif – joué hors champ par Rudy Decelière – il creuse le vide, comme si chaque geste cherchait sa propre mémoire. Au fil des répétitions apparaissent des motifs : rémanences, traces, échos d’un ailleurs dessinant un territoire en perpétuelle recomposition. Dans la continuité de ses recherches sur les relations entre corps et matière, l’artiste confère à des éléments simples une présence quasi magnétique. Cinq anciennes lampes industrielles à gaz diffusent une lumière fragile et instable ; un ruban métallique scintille ; quelques pierres glanées au fil de ses itinérances deviennent des repères. Peu à peu, un nuage se forme, né d’un jeu subtil entre les flux d’air et la présence du public. Suspendu, insaisissable, il condense l’esprit de la pièce : rendre visibles les forces qui circulent entre les corps, les matériaux et les lieux. Aux lointains apparaît alors comme un théâtre de phénomènes, où la moindre vibration devient signe et où l’infime acquiert une puissance d’apparition.


Photos : © David Gallard
Vidéo : © Margaux Vendassi